Rendez-vous
avec Sarah Biasini

Une rencontre dans le cadre du cycle des « Conversations d’Agnès », événement culturel depuis 2016 à l’Hôtel de Paris Saint-Tropez.

Saint-Tropez, le 7 août 2021 

Sarah Biasini : La Beauté du Dire.

Elle arrivera d’Avignon avec sa «Beauté du ciel» le surnom qu’elle a donné à sa fille Anna, devenu le titre de son premier livre «La beauté du ciel». Je serais tentée de dire tout de suite la beauté du livre. La beauté qui réside dans sa totale sincérité. La beauté qui se niche dans chacune des lignes alternant le sourire et les yeux qui se troublent. L’humour et la gravité. La vie et la mort. La vie surtout. De la mort elle dit : «La mort est devenue fertile. Elle produit une somme de choses incroyables pour ceux qui restent. L’engrais des vivants. Autant de signes éparpillés. Il n’y a pas trente-six manières de voir les choses. Soit tu suis les morts, soit tu restes en vie».

Sarah est très en vie. Très envie. Envie de théâtre, d’écriture, d’amour, et de partage avec ceux qui sont «partis» trop tôt. Sa mère Romy Schneider, son frère David. Ceux qui n’ont pas eu le temps de tout vivre de leur vivant, ceux qu’elle embarque dans le lit de cette écriture directe, profonde, sensible, déclenchée le jour où la tombe de sa mère a été profanée (en 2017) et que trois semaines plus tard elle tombait enceinte. Elle lie profanation et procréation. Une digue a sauté à ce moment là, elle a écrit son cahier posé sur son ventre rond, elle a écrit à sa fille à venir, à sa mère qui n’est plus.

Elle a écrit au cas où…

Elle rit des scénarios catastrophes qui viennent à son esprit, elle si joyeuse par nature, méfiante par expérience. Elle dit : «Depuis que tu es arrivée j’ai l’impression de voir des enfants partout. En danger, les enfants, sinon ce n’est pas drôle». Et c’est justement ça qui est drôle dans ce livre, ce recul et cette implication. Ce devenir – mère et ce redevenir – fille. Cette histoire traversée, cette histoire qui la traverse et qui va traverser sa fille, mais elle lui tiendra la main, l’entraînant vers le soleil, celui de Gassin où Sara est née, celui de Ramatuelle où sa mère et son père – dont elle parle avec une infinie tendresse – ont connu les rires, les regards d’amour, la grande époque, la grande vie. Celle qu’elles vivent déjà toutes les deux traversant la France d’Avignon à Saint-Tropez pour venir partager avec nous leur histoire d’amour.

Un amour un peu plus fort que les autres.

«Maintenant il n’y a plus qu’à vivre mon cœur. Ton cœur va battre. Mon cœur et ton cœur ensemble».

La beauté du dire.

Agnès Bouquet

« La beauté du ciel », Sarah Biasini, Éditions Stock.

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