Rendez-vous
avec Marie-Dominique Lelièvre

Saint-Tropez, le 9 avril 2022

Cette année une saison iconique s’ouvre avec au programme de nos Conversations : Marie-Dominique Lelièvre, notre première invitée de la saison, désigne comme la «première vedette au sens moderne du terme» : Brigitte Bardot. Celle qui mit définitivement Saint-Tropez sous le feu des projecteurs, celle qui fut l’objet d’un livre lumineux : «Brigitte Bardot: Plein la vue» (Flammarion) écrit par cette portraitiste passionnée et intriguée par la Fabrique des stars.

Stars de chairs et d’os ou village-star comme le nôtre qui fut l’objet du premier article remarqué de Marie-Dominique Lelièvre « Saint-Tropez, petit port de pêcheurs qui n’existe pas » à l’occasion duquel elle découvrait un monde qui n’existe pas. Un monde fabriqué. Elle avait vingt ans, elle démarrait le métier, interviewait Barclay et Hechter avec pour seul bagage un glorieux diplôme d’HEC qui ne lui fut d’aucune utilité ! Car la jeune et rousse Marie-Dominique voulait écrire, ce qu’elle fit, épousant la grande aventure de la presse dans des titres fameux comme Le Matin de Paris, l’Evénement du jeudi, Libération dont elle fit les bonnes feuilles de la page «Portrait» ou encore Marianne et Le Journal du dimanche. A côté de la presse, des portraits très enquêtés qui font sa signature et donnent des livres incisifs qu’on lit d’une traite comme «Sagan à toute allure», «Gainsbourg sans filtre», «Saint Laurent mauvais garçon», «Chanel & Co. Les Amies de Coco» et son tout dernier opus : «Françoise Hardy : Étoile distante» qui focusse sur les dix années qui ont permis à la jeune fille discrète de la rue d’Aumale, cette fille «eau et savon» au filet de voix improbable, aussi sauvage que désespérément fusionnelle, élevée entre une mère-dragon et une sœur fragile, de devenir non seulement la chanteuse préférée des français mais une star internationale.

C’est à ce sujet que nous recevrons Marie-Dominique Lelièvre qui depuis ce premier article est devenue une fidèle de ce monde qui n’existe pas mais de ce village qui existe bel et bien et où elle se retire pour écrire dans une maison située non loin de la Madrague… Lelièvre découvrant à cette occasion la vie langoureuse de la tortue qui écrit au soleil et a fini par comprendre ce que Bardot faisait là, dans «ce lieu de toute beauté».

A celle qui dit, citant le poète Vinicius de Moraes, que «La vie, c’est l’art de la Rencontre» nous serions tentées de demander si Saint-Tropez n’est pas pour elle La Rencontre, tant les destins qu’elle a décortiqués aussi finement que passionnément, l’y ramènent inévitablement…

Agnès Bouquet

« Françoise Hardy, Étoile distante », Marie-Dominique Lelièvre, Éditions Flammarion.