Rendez-vous
avec Léonore Queffélec

Une rencontre dans le cadre du cycle des « Conversations d’Agnès », événement culturel depuis 2016 à l’Hôtel de Paris Saint-Tropez.

Saint-Tropez, le 30 mars 2024 

Fils de, Fille de… Cadeau ou Fardeau ?

Léonore Queffélec – Fille de Brigitte Engerer et de Yann Queffélec

Léonore Queffélec est un cas. Un cas charmant, attachant, sincère avec ce « petit grain » essentiel qui lui fait traverser la vie entre merveilleux et tragique. Une âme slave ? Sans doute, comme son illustre mère, la pianiste Brigitte Engerer, à laquelle elle consacre son premier livre : « Roulette russe » paru aux Éditions Anne Carrière dix ans après la mort de cette mère adorée, cette mère-artiste, cette mère-absente à cause de ses tournées puis ultra présente après le départ du père, l’écrivain Yann Queffélec. Cette mère qui ne se déplaçait jamais-sans-sa-fille, lui faisant rater l’école, boire du vin les jours de raclette à sept ans par peur que le fromage ne tourne dans son jeune estomac, cette mère qui se confiait sur son trac, son art, ses amours, et lui intima dès son plus jeune âge ce mantra piqué à Tolstoï :
« En art, seules trois choses comptent : la sincérité, la sincérité et la sincérité ».

La petite a bien retenu la leçon, et toutes celles d’une vie exceptionnelle aux côtés d’un génie de la musique qui manifesta son don dès l’âge de quatre ans et joua jusqu’à la mort, ne donna-t-elle son dernier récital une semaine avant de rejoindre les étoiles …?

Une enfance unique, baignée entre littérature et musique, traversée par toutes les langues, le russe, l’anglais, l’allemand et le français, riche d’une éducation artistique complète selon le désir de la mère encore et fantaisiste à l’image de ces deux monstres sacrés qui se sont aimés puis quittés, s’incarnant aujourd’hui dans celle dont le prénom lui fut donné par l’écrivain Hector Bianciotti, un soir de beuverie : Léonore. En référence à l’héroïne de l’unique opéra de Beethoven : Fidélio.
Devenue comédienne, journaliste, écrivain, peintre et même conseillère en communication lors de la campagne présidentielle de Hollande, Léonore roule sa bosse avec charme et talent, sans tabou ni inhibition, émerveillée par les surprises quotidiennes de la vie. Par les rencontres aussi. Elle nous offre aujourd’hui un premier livre qui lui ressemble, émouvant et hilarant, vibrant d’un amour fusionnel où l’on ne sait plus qui est la mère qui est la fille. Pour preuve, le voisin russe du vingt-cinquième étage de la tour dans laquelle mère, fille et grand-mère habitaient les appelait « les papiers carbones » tant la ressemblance était frappante.
Les « papiers carbones » ou les Matriochkas à l’image de l’histoire des Femmes Engerer, éminemment emboitée.

Aujourd’hui, Léonore veut se faire un prénom.

Et même si la vie de la mère est passée dans la vie de la fille, Léonore est en route pour mille vies !

Agnès Bouquet

« Roulette russe », Léonore Queffélec, Éditions Anne Carrière.

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avec Léonore Queffélec

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